EQUINOXES
Didier Maury
Enfants nous avions joué dans un paysage amoncelé de dunes De ce territoire, inaltérable en apparence, notre imaginaire embrassait l’infinitude et il n’y avait rien non plus au-delà de notre utopie
Un jour cependant le sentier de nos jeux s’est fait invisible.
La route qui tantôt menait à de vastes horizons gît à présent sous un épais linceul sédimentaire, friable sahara que les oyats eurent grand peine à immobiliser
Non loin sont sont des vasières alluvionnaires, autres déserts furtifs à végétation maigre nourrie de marées
Ailleurs résistent des rocs déchiquetés victimes de violences multipliées, et que souvent visitent des alouettes de mer
Et ce brutal blockhaus, tiré au fond à force de marées équinoxiales, nous ne grimperons plus sur son dos A ses pieds le sable s’en est allé, que la mer a emporté
La mer, encore, qui a fait de la forêt une dépouille Enfin le vent, tempétueux sculpteur de dunes

Aujourd’hui notre perception adulte d’un temps désormais en fuite peut-elle encore conjurer l’irréparable ?
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