S'enraciner
Voyager, se dépayser, se perdre, oublier et revenir. Ne plus savoir d’où on vient, se sentir déraciné jusqu’au jour où un territoire s’offre à nous comme le cadre d’une photographie.
Apparaît alors un périmètre délimité où l’on se crée des repères intimes, un chemin, un arbre, un cheval dans un pré, une route sinueuse baignée dans la lumière d’un matin de printemps, l’humus d’une clairière humide. L'important est d'avoir les pieds bien à plat sur le sol pour créer un contact puissant avec la terre.
Alors tout devient familier rapidement, la respiration s’apaise dans le rythme de la pensée. Pourtant aucun paysage n’est identique même si parfois une ressemblance avec un autre lieu semble évidente.
C’est un renvoi vers nos émotions profondes, un besoin constant de construire une expérience personnelle.
Cet espace très intime devient notre territoire. Puis les rencontres se cumulent dans le temps, forgeant un lien tangible avec notre environnement quotidien, des moments fugitifs cumulés qui nous rattachent à notre terre.
Au travers des images mentales construites de ces fragments de paysages, notre mémoire s’approprie une ambiance singulière qui deviendra au fil du temps notre identité.
Maintenant, ne plus voyager, ne plus se dépayser, ne plus se perdre, mais s’enraciner ... et respirer.
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